École

Césure en mer : 3 élèves ingénieurs embarquent pour “Into the Wind”

Trois étudiants de Centrale Méditerranée se lancent un défi hors du commun : un an, un voilier, un tour de l’Atlantique Nord pendant leur année de césure. D’octobre 2025 à juillet 2026, Adrien, Éloi et Soen seront sur Galinette, leur monocoque de 37 pieds, pour une transatlantique. Un projet baptisé Into the Wind, où se mêlent exploration, innovation scientifique et toute la liberté qu’offre une année de césure en pleine mer.
image décorative

Présentation de l’équipage

Fin 2024, après avoir fait leurs armes par le biais du Massilia Défi Voile, l'association de voile de l'école. De régates en discussions, une idée nait dans l’esprit des 3 élèves : réaliser une expédition maritime d’un an. Ce qui n’était au départ qu’une idée folle devient progressivement un projet structuré… et la naissance d’un trio.

Composé de…

  • Éloi, originaire du Havre, il pratique la voile depuis son plus jeune âge. Habitué des sports d’endurance, il s’intéresse particulièrement aux aspects techniques du bateau. Sa curiosité et sa bonne humeur seront des atouts en mer.
     
  • Soen, vient de Brest. Il suivait toutes les courses au large, il maîtrise les outils de navigation et le routage météo. Son expérience et son sens de l’anticipation guideront l’équipage sur les longues traversées.
     
  • Adrien a déjà fait une transatlantique a seulement 7 ans. Il possède une solide expérience de la mer. Navigateur polyvalent, il connaît bien les conditions en mer et sera une ressource précieuse lors des manœuvres et des prises de décision. C’est lui qui aura le dernier mot à bord.

À la découverte de l’Atlantique Nord

L’itinéraire est déjà tracé : Marseille, puis Gibraltar avant de longer les côtes africaines jusqu’au Sénégal, avec une escale au Cap-Vert. C’est depuis cet archipel qu’ils entameront la grande traversée de l’Atlantique en direction du Brésil. De là, ils remonteront vers l’Amazonie, la Guyane, puis le Venezuela et les Antilles. Le voyage se poursuivra par une transat retour via les Açores, avant de regagner la France.

image décorative

Eloi

“Nous suivrons les traces des explorateurs, des esclaves, des colons et des résistants, dans un itinéraire où l’histoire dialogue sans cesse avec les paysages.”

Ce parcours leur permettra aussi d’avoir les alizés dans le dos, ces vents réguliers qui soufflent d’Est en Ouest et d’éviter la saison des tempêtes.

Contrairement à la route classique qui conduit directement vers les Antilles, Into the Wind choisira de descendre encore plus au sud pour traverser la zone de convergence intertropicale du Pot-au-Noir, plus complexe à naviguer, mais leur objectif c’est aussi l’aventure !

image décorative

Soen

“Nous voulons jeter l’ancre dans des zones sauvages, explorer, arriver sur une île de nuit, poser l’encre. Être dans l’inconnu. Vivre des premières fois magiques.”.

2 projets scientifiques et citoyens sont à bord

Into the Wind n’est pas qu’un voyage. C’est aussi le laboratoire flottant de deux expériences :

La mer comme observatoire de la vie marine avec Ketos

En lien avec le projet Astrolabe Expéditions : Galinette embarquera un hydrophone suspendu au bout de 9 mètres de câble qui sera immergé à certains moments pour capter les chants des cétacés. Ce protocole permettra de recenser des informations précieuses sur les grands mammifères au sein d’une base de donnée scientifique et citoyenne.

La mer pour questionner notre rapport à la technologie

Christopher, c’est le nom de l’IA locale, développée pour enrichir leur aventure d’un regard culturel. Fonctionnant sans internet, elle s’appuie sur un modèle d'intelligence artificielle local (Large Language Model ou LLM) et une base documentaire préchargée pour répondre à leur questions sur l’histoire des lieux traversés. Il servira aussi à l’écriture de leur carnet de bord qui permettra de garder une trace de la navigation. En partenariat avec EdgescaleAI, ce dispositif embarqué permettra de répondre à quelques grandes questions… “Comment vivre la technologie quand on est coupé du cloud et du numérique ? Que peut-elle nous apporter quand on est séparé du reste du monde ?”

image décorative

La logistique c’est automatique, comme la mécanique

Tous les trois comptent sur cette expérience pour apprendre des leçons de vie : maîtriser la gestion de projet, les partenariats, le suivi budgétaire, la technique, l’art du plan B et de la solidarité.

Aucun doute qu’ils sont déjà exaucés.

“On venait d’acheter notre voilier et on devait rejoindre des amis pour fêter ça. Mais on avait à peine quitté le port que le moteur s’est mis à fumer blanc, on a cru qu’il allait prendre feu.” 🧑‍🚒 Maintenant les 3 compères rigolent de cette mésaventure. Tout s’est bien terminé, en changeant le démarreur pour pas trop cher. Il n’empêche : “C’était une bonne piqûre de rappel du dicton qui dit en bateau un tracas par jour” sourit Éloi.

Avec Soen, et Adrien, ils savent bien que leur voyage comptera son lot d’imprévu. Ce qu’ils redoutent le plus évidemment c’est la mécanique, parce que changer une pièce c’est complexe, c’est cher et souvent ça prend du temps. Mais si leur motivation demeure inébranlable, c’est surtout parce qu’ils se sont bien préparés.

Dans un voyage aussi important rien n’est laissé au hasard. “Nous devons savoir comment utiliser un radeau de survie. Nous partons avec une armoire à pharmacie impressionnante, parce qu’il suffit de faire une réaction allergique, d’attraper un virus en escale, ou de se blesser sur le bateau pour se retrouver dans une situation délicate. En mer nous devons savoir tout faire : recoudre une plaie, cuisiner, se soigner. Nous avons aussi anticipé les vaccins et suivi un traitement anti paludisme”.

image décorative

Cela n'est pas visible, mais derrière toute aventure, il y a des mois au sec à préparer la mécanique du bateau, toute la logistique, bref mettre les mains dans le cambouis. Ce n’est pas de l’improvisation un départ en mer.

Une césure pour grandir

La césure c’est le format parfait pour ce genre de projets. Nous redoutons le blues du retour de voyage dont tout le monde parle. Le fait de revenir dans un an, dans un environnement connu et de reprendre avec quelques mois de cours puis un projet en entreprise c’est vraiment un cadre parfait que nous offre Centrale Méditerranée. C’est simple, nous avons l’assurance de pouvoir quitter le chemin habituel pour vivre quelque chose d’assez hors norme, puis revenir à notre insertion professionnelle”.

La césure, à Centrale, peut prendre mille visages. Voyager, s’engager, inventer, créer, expérimenter. Pour Into the Wind, elle se traduit en voyage à la voile, pour d’autres, ce sera un volontariat, un stage à l’étranger, une mission exploratoire, ou un projet entrepreneurial.

Et c’est bien tout l’enjeu d’une formation scientifique d’excellence : offrir un socle solide pour permettre aux jeunes de s’ouvrir au monde et aux autres afin d’imaginer d’autres voies.

image décorative

Abonnez-vous à la newsletter

Et tenez vous informé de ce qui vous concerne en fonction de votre profil