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Capsudev Lab : une start-up pour valoriser l’invention d’une chercheuse de Centrale Méditerranée

La microencapsulation est regardée comme une technologie d’avenir, dont le marché mondial devrait atteindre 15,5 milliards de dollars d’ici 2025. C’est dans ce contexte propice que la start-up Capsudev Lab vient faire une percée. Produit de la collaboration entre une enseignante-chercheuse de Centrale Méditerranée et d’un industriel, l’entreprise vient de déposer son premier brevet.
portrait Pierrette Guichardon

Des cosmétiques aux engrais, des textiles aux produits alimentaires, des articles ménagers aux matériaux de construction... les produits fabriqués à partir de substances encapsulées se sont imposés dans le quotidien du quidam. La demande des industriels croît d’autant plus rapidement que ces produits gagnent en efficacité grâce à l’une des sciences de l’ingénieur : le génie des procédés.

Enseignante-chercheuse à Centrale Méditerranée, rattachée au laboratoire de Mécanique, modélisation et procédés propres (M2P2, UMR 7340), Pierrette Guichardon a mis au point un dispositif pour fabriquer des capsules à façon, rigoureusement calibrées et étanches, au moyen d’une micropuce en verre.La miniaturisation, et l’intensification des procédés qui l’accompagne, permet de fabriquer des produits de meilleure qualité, plus performants, plus sûrs pour l’homme et l’environnement et à moindre coût.

Dirigée par Bruno Montagnier, docteur en chimie et partenaire industriel depuis plusieurs années de Pierrette Guichardon, la start-up Capsudev Lab est née pour exploiter industriellement l’invention de la chercheuse.


Le procédé innovant a été breveté, avec la liste de toutes les applications possibles et envisageables :

  • santé
  • cosmétique
  • produits pharmaceutiques
  • d’hygiène
  • agrochimie
  • peinture et autres produits renfermant toutes substances encapsulables.

Une micropuce pour fabriquer en continu des capsules à façon et étanches


Traditionnellement, les capsules sont fabriquées dans des cuves imposantes et en circuit fermé (procédé de Batch). Ce mode de fabrication dépend d’une intervention humaine régulière et donc d’horaires prédéfinis.

Avec Capsudev Lab, le processus de fabrication est miniaturisé à l’échelle du micron et continu 24 h/24.

L’entreprise fabrique des microcapsules de polyurée à façon, rigoureusement calibrées, au moyen de micropuces en verre dont la taille des canaux varie entre 15 et 100 µm.

« Nos capsules mesurent entre 10 et 200 microns, explique Pierrette Guichardon, enseignante-chercheuse en génie des procédés à Centrale Marseille. La miniaturisation permet de mieux contrôler les tailles des capsules pour fabriquer des produits de meilleure qualité, dépenser moins d’énergie et produire en continu. »

Les propriétés d’usage des capsules sont intimement liées à leur taille et à leur épaisseur de peau. De là l’intérêt de savoir fabriquer des capsules calibrées au micron près.

Autre spécificité des capsules de Capsudev Lab :

  • l’étanchéité


À l’inverse de la libération contrôlée utilisée pour les produits médicamenteux par exemple, où les capsules ont une peau poreuse qui permet au contenu de s’échapper pour pénétrer l’organisme ou traverser la peau, les capsules de Capsudev Lab sont étanches. À titre d’exemple, un filtre solaire produit par Capsudev Lab protège la peau des rayons UV sans nuire à l’environnement, car les molécules indésirables pour la santé humaine ou l’environnement sont confinées. 

Produire en petite comme en grande quantité


Le procédé microfluidique généralement utilisé réduit drastiquement le débit de production. Qu’à cela ne tienne, pour augmenter les quantités, Capsudev Lab met en parallèle autant de micromélangeurs que nécessaires, suivant la commande à satisfaire.

Autre écueil évité :

  • le procédé microfluidique induit des risques d’encrassement et de bouchage des canaux.

Pierrette Guichardon a résolu le problème en optant pour l’utilisation de micropuces qui ont prouvé leur efficacité. En jouant sur la taille des canaux et les débits, la chercheuse est parvenue à fabriquer à façon des capsules dont la taille varie entre 50 et 300 microns, et l’épaisseur de peau, entre 0,4 et 2,5 microns.

Le procédé microfluidique mis en œuvre par Capsudev Lab offre des atouts substantiels :

  • une sécurité améliorée
  • une surface de production moindre
  • des investissements plus faibles
  • de meilleurs rendements
  • une réduction des déchets

La préfiguration de l’industrie du futur, ancrée dans la ville et durable


La microencapsulation d’émulsion séduit en raison de la simplicité du processus de fabrication, de sa sécurité et de sa rentabilité.

En intensifiant les procédés, Capsudev Lab produit davantage et mieux, en consommant moins de matières et d’énergie.

La miniaturisation permet aussi de réintégrer le procédé (l’usine) dans la ville. Capsudev Lab illustre ainsi l’industrie du futur et répond aux exigences d’un développement durable. 

Le développement de la start-up


Incubée par Impulse, la start-up prend son envol sous les meilleurs auspices. Elle sera bientôt rejointe par un jeune docteur en chimie, Jiupeng Du, dont les travaux sur les filtres solaires et leur impact environnemental ont contribué à l’invention portée par Pierrette Guichardon.

Outre l’intense travail de Pierrette Guichardon et du docteur Jiupeng Du, ce projet a pu être mené à bien grâce à l’expertise en procédés et caractérisation de l’équipe Prométhée (Procédés et mécanique aux petites échelles) du M2P2, la Satt Sud-Est, l’incubateur Impulse et leurs partenaires respectifs. 

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