
La rando-cyclo est de retour : de Marseille à Nice à vélo
Pensée comme une aventure collective, elle met à l’honneur la mobilité douce, le sport accessible à toutes et tous et l’énergie contagieuse d’une école qui souhaite se transformer de l’intérieur et vers l’extérieur, en intégrant les enjeux environnementaux et sociétaux dans toutes ses actions.

Trois voix, une enseignante et deux élèves organisateurs, racontent cette échappée devenue depuis 2 ans, un temps fort symbolique de l’année.
Un défi sportif et collectif
Valérie Couteron est enseignante à Centrale Méditerranée, chargée de la coordination des activités sportives sur le campus. Depuis deux ans, elle accompagne la rando-cyclo, un projet un peu fou, né d’une envie : créer du lien entre les campus de Marseille et de Nice, en longeant la côte méditerranéenne.
Valérie Couteron
Référente APSA
On a découpé le parcours en relais de 25 km, pour que chacune, chacun, puisse adapter son effort. Que l’on soit sportif ou pas du tout, l’idée, c’est de rendre le défi accessible. Et surtout de le vivre à plusieurs, en (re)découvrant le plaisir du sport, mais aussi la région et sa beauté.

L'événement prend chaque année de l’ampleur. Pour cette deuxième édition, ils sont 65 au départ, dont 17 membres du personnel et 48 élèves. La rando-cyclo, c’est avant tout une école qui s’engage : enseignants, associations étudiantes, services administratifs, logistique et communication… Même ceux qui ne pédalent pas ont quelque part, un petit vélo dans la tête.
« C’est devenu un projet dimensionnant pour toute l’école. On voulait vraiment que les élèves roulent à côté des enseignants et des services. »
Pierre et Hugo, deux étudiants dans les coulisses de l’organisation
D’un côté, Pierre, ancien nageur, s’est tourné vers le triathlon. Il est responsable de la rando-cyclo au sein de l’association du Raid Centrale Méditerranée. De l’autre, Hugo, est passionné de vélo de route et membre du Vélo Club La Pomme. À l’un comme à l’autre, le vélo prend une part importante au quotidien.
Hugo
élève ingénieur
Ce qui nous a donné envie de nous investir ? La passion du vélo, bien sûr. C’est un sport à la fois exigeant, fédérateur, et technique. En tant qu’ingénieur c’est d’autant plus intéressant tous ces phénomènes physiques et mécaniques, couplés à la vitesse. En vélo, on explore le moindre gain de performance possible.

Tous deux se sont investis dans l’organisation durant plusieurs mois, en parallèle de leurs cours et de leurs alternances.
Entre la logistique des relais, la composition des duos et des trios, la préparation comporte son lot de petites galères. « On a plus de participants que de vélos. Alors forcément, quand on ne roule pas, le vélo est prêté à quelqu’un d’autre. Il fallait trouver qui roule, avec quoi, quand, comment, avec qui. »
Se fixer un objectif et se donner les moyens de construire pour l’atteindre, ça permet de monter en compétences. C’est un accélérateur d’estime de soi, d’autonomie, de collaboration.
Le vélo déclenche quelque chose.
Nice, Marseille : le vélo comme trait d’union entre deux campus
La rando-cyclo ne relie pas juste deux points sur une carte. Elle tisse des ponts entre les disciplines, les personnes et les valeurs de l’école. À Nice, campus plus jeune, les élèves du Bachelor post-bac ont aussi rejoint l’aventure, motivés par l’accessibilité du format et la volonté de se connecter davantage au sport et aux élèves de Marseille.
« Le vélo, c’est une pratique sportive où on ne peut pas tricher. En même temps, ça permet de voir et d’entendre différemment. Les bienfaits sont pluriels et on voulait vraiment reconnecter les élèves entre eux, et avec tout ça. Le fait d’événementialiser permet de donner encore plus de sens. On ajoute une dimension défi, aventure qui permet d’entrainer des gens de Marseille à Nice dans notre sillon pour se projeter ensemble. »
L’école accompagne aussi cette transition vers une mobilité plus douce : des cours d’initiation au vélo de route ont été ouverts et les élèves les plus aguerris encadrent les novices.

Faire changer les pratiques
À y regarder de plus près, cette rando-cyclo raconte bien plus qu’un “shoot d’effort collectif”.
Elle bouscule un imaginaire.
Pierre
élève ingénieur
Ma famille est originaire du lac d’Annecy en Haute-Savoie et là-bas il y a une autoroute cyclable qui fait le tour du lac. Tout le monde est passionné de vélo. Le niveau moyen du cycliste est bien plus élevé. La popularité du vélo dépend des endroits. C’est totalement culturel.

L’imaginaire des publicités où les voitures évoluent seules, sans se soucier des autres modes de transport est-il révolu ? Dans une ville comme Marseille, longtemps pensée pour la voiture, métro, bus et vélos cherchent encore leur place et l’école entend à son échelle montrer qu’une autre voie existe, celle d’une mobilité plus douce, un espace public pacifié et une liberté nouvelle, soutenable, active.
En valorisant ce moment chaque année, l’école contribue à faire évoluer les regards et les réflexes. Et si le vélo, n’est pas (encore) une évidence. Il pourrait bien le devenir.
« L’année dernière une collègue, non sportive à la base, s’est mise à rouler régulièrement après sa première participation, jusqu’à s’acheter son propre vélo. Un élève, inspiré par la première rando-cyclo, vient de lancer un projet d’innovation pour électrifier un vélo classique. »
Petit à petit les lignes bougent.
Et toute l’école s’y met.
