École

Créer un module d’habitat spatial : quand arts et sciences se rencontrent.

Il arrive parfois qu’un TP de Centrale Méditerranée rencontre un architecte autrichien mondialement reconnu, permettant de concevoir un module d’habitat sur Mars pour finalement l’exposer dans une galerie d’art réputée, dans un lieu exceptionnel : Château La Coste.

Récit du « Spatial Communal Habitat » aussi connu sous le nom de « SCH . . . luck » (prononcer chlouk), une œuvre d’art géante, à la technicité et la plastique épatante.
©S.DEMAILLY

Présentation du projet

Qui aurait pu projeter qu’un projet étudiant de Centrale Méditerranée travaillant sur un habitat sur mars déboucherait sur sa conception avec un architecte autrichien internationalement reconnu (ou un groupe d’étudiants de Centrale Méditerranée travaillant sur un projet d’habitat sur mars leur donnerait l’occasion de collaborer avec…), et finalement l’opportunité de l’exposer dans une galerie d’art réputée, dans un lieu exceptionnel : Château La Coste.

Inspiré de la nature, l’habitat en forme de poulpe gonflable utilise les cratères et les tubes de lave existants comme structures à exploiter, l’objectif est d’éviter de transporter une charge utile trop coûteuse de la Terre à un autre corps céleste.

L’habitat possède un corps sphérique de 5 m. de diamètre avec une coque intérieure de 3 m., et quatre bras suspendus de 7 m. de long pour l’habitation des premiers atterrisseurs. La maquette est exploitée pour effectuer des tests tels que la mesure du taux de CO2, la température, l’humidité et l’interaction entre les UV et les poussières. En vue d’assurer l’autonomie de l’éclairage de l’habitat, un panneau photovoltaïque transparent est installé pour alimenter des LED disposées tout autour de la maquette.

Cette expérience offre l’opportunité d’imaginer un futur probable et possible, avec pour objectif à long terme de développer une collaboration avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA) afin de créer des habitats humains sur la Lune, sur Mars ainsi que des architectures pour d’autres corps célestes.

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Les étapes du Succès

"SCH. . . luck" est un projet sur 2 ans, parti d’une idée architecturale, passée par le prisme des sciences, et rendue au rang d’œuvre qui questionne et interroge nos représentations. Cette installation prouve bien qu’arts et sciences se rencontrent, et met en lumière la créativité et l’innovation au cœur de l’ingénierie.

Génèse

Sous la houlette de Julie Shurtz-Muyldermans, diplômée de Yale, Américaine passionnée par les projets d’habitat extra-terrestre, et enseignante à Centrale Méditerranée, 22 élèves ingénieurs ont commencé à travailler sur un module d’habitat spatial autosuffisant.

Ils ont ensuite collaboré avec le Dr. John Carter du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) et Thomas Herzig, Autrichien spécialisé en architecture gonflable (exposée dans de multiples endroits du monde) pour aborder les aspects plus techniques du modèle et transformer l’idée en modules pédagogiques et in fine en une maquette concrète et innovante.

Financement et réalisation

Sous l’impulsion d’Olivier Boiron, Professeur et Directeur des Relations Internationales, un fond d’innovation de la région Sud, a permis de financer en grande partie la fabrication de la maquette, qui a débuté dès la rentrée 2023.

Les étudiants ont été impliqués dans la réalisation de tests, de calculs, et dans l’achat du matériel nécessaire, en utilisant la pleine capacité de prototypage du Fablab pour concrétiser leur vision.

Organisation de l’événement au Château La Coste (Rentrée scolaire 2023)

Centrale Méditerranée, au travers de sa Fondation et le Château La Coste, deux marques fortes pétries par la même exigence décident d’exposer « SCH . . . luck » marquant une étape cruciale.

« C’était stimulant pour les élèves et leurs enseignants de matérialiser le fruit de leurs travaux, et plus valorisant encore de voir leur projet prendre une autre dimension plus artistique, jusqu’à l’ouverture au grand public. Pour l’école, un évènement de ce type est une première, et certainement le début d’une collaboration unique entre Château La Coste et Centrale Méditerranée. » — Alexandra Thirion, Directrice de la Fondation Centrale Méditerranée

Dernière étape avant l’exposition

Le vendredi 12 janvier, les élèves-ingénieurs ont été mobilisés pour achever d’installation de l’œuvre et effectuer les derniers tests techniques et scénographiques, marquant la phase finale de 2 ans de projet et d’un passionnant processus de réalisation avec leurs enseignants. Vincent Merval , directeur du Programme Ingénieur, a même testé l’intérieur de cet habitat spatial.

Un vernissage pas comme les autres le 30 janvier

L’événement tant attendu du « finissage » (correspondant à la clôture de l’exposition) s’est déroulé au prestigieux Château La Coste, offrant une soirée mémorable. Elle a commencé par la visite de l’exposition, accompagnée d’une présentation de leur travail par les architectes en personne.

S’en est suivie une conférence captivante de John Carter sur la vie sur Mars, ajoutant une dimension scientifique à l’expérience artistique. Ce partage de John Carter ouvre d’ailleurs des thématiques à venir autour du spatial au sein de l’école.

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La soirée s’est conclue par des réflexions sur les merveilles de l’espace, des remerciements aux contributeurs, à la générosité des donateurs, des mécènes et toutes les personnes présentes comprenant les partenaires industriels, institutionnels et académiques du territoire et les enseignants-chercheurs.

Devant cet auditoire élargi aux amis du Château la Coste, Carole Deumié, Directrice de Centrale Méditerranée, a rappelé la transformation actuelle de l’école et de la formation d’ingénieur, construite pour permettre aux élèves d’agir et de faire des choix en responsabilité, intégrant toute la complexité du monde. Elle a également souligné, en particulier, la place pour les arts au cœur de la pédagogie, et des laboratoires.

Exposition ouverte au public tous les week-ends de janvier

Le modèle réalisé par les élèves est resté ouvert au public tous les week-ends de janvier au pavillon Renzo Piano. Le succès de cette première édition promet de renouveler ce type d’événements qui valorisent le rôle moteur en ingénierie que prend l’école Centrale Méditerranée dans la Région Sud.

Pour Julien Guiraud, chargé de projets culturels et du développement du centre d’art, l’exposition a suscité «de larges remerciements des invités, un succès gratifiant pour le Château La Coste, très satisfait d’avoir pu porter ce projet ».

Art & Science à Centrale Méditerranée : des futurs prometteurs

La liaison entre les arts et les sciences prend vie à Centrale Méditerranée, avec des enseignants et chercheurs explorant des collaborations hybrides.

Dans cette évolution, Centrale Méditerranée a créé récemment une place pour les arts au cœur de la formation d’ingénieur, et toujours en lien avec ses laboratoires.

Les Activités Physiques Sportives et Artistiques sont animées par un binôme d'enseignants composé d’une handballeuse et d’un danseur professionnel, qui proposent un projet pluridisciplinaire intégrant les arts avec la pratique des élèves.

Au sein des laboratoires, quelques-uns des chercheurs de l’école s’engagent dans des démarches hybrides arts & sciences (musique, lumière, danse).

L’implication des étudiants dans des projets pluridisciplinaires tels que « SCH . . . luck » témoigne de leur créativité et leur ouverture d’esprit, des qualités indispensables pour innover et transformer le monde, jusqu’aux étoiles.

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Sky is the limit

« SCH . . . luck » a été une première, célébrant l’ouverture de l’école au grand public et initiant le lancement d’une série d’événements similaires. L’œuvre a suscité des connexions diverses : « Entre deux conversations sur l’art et les planètes, celles-ci se sont alignées lorsque des parents amis du Musée se sont intéressés au diplôme de Bachelor de Centrale Méditerranée. La réussite de cette soirée et la qualité des rencontres sont liées à cette transversalité entre les disciplines, les acteurs et aussi la capacité de rayonnement de notre école Centrale. » explique Alexandra Thirion.

Cela offre une opportunité unique aux entreprises du territoire de soutenir une institution en pleine expansion, favorisant des synergies qui, d’une idée à un musée, en passant par une salle de cours, vont jusqu’à questionner l’espace.

« SCH . . . luck » est la propriété de l’école, le modèle va poursuivre son itinérance dans d’autres lieux dont nous avons encore le secret. Ce sera l’occasion aussi pour Claudie Haigneré, première femme française et européenne à être allée dans l’espace, de la découvrir. Elle qui a témoigné à Julie Shurtz-Muyldermans, ses encouragements « il est toujours passionnant de s'entourer de visions complémentaires. L'espace et son exploration sont des portes ouvertes au rêve inspirant et à l'imagination créatrice. »

L’exploration ne fait que commencer.

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Le projet en vidéo

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